Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/268

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La philosophie de nos jours a fait trop de progrès, pour que nous en soyons encore à disputer sur les communications de la Divinité avec l’homme, autres que celles qui se font par les lumières de la raison et par la contemplation de la Nature. Nous ne commencerons pas même par examiner s’il a existé, soit un philosophe, soit un imposteur appelé Christ, qui ait établi la religion connue sous le nom de christianisme ; car, quand bien même nous aurions accordé ce dernier point, les Chrétiens n’en seraient pas satisfaits, si nous n’allions pas jusqu’à reconnaître en Christ un homme inspiré, un fils de Dieu, un dieu lui-même, crucifié pour nos péchés : oui, c’est un dieu qu’il leur faut ; un dieu qui ait mangé autrefois sur la terre et qu’on y mange aujourd’hui. Or, nous sommes bien loin de porter la condescendance jusque là. Quant à ceux qui seront contents, si nous en faisons tout simplement un philosophe ou un homme, sans lui attacher un caractère divin, nous les invitons à examiner cette question, quand nous aurons analysé le culte des Chrétiens, indépendamment de celui ou de ceux qui peuvent l’avoir établi, soit qu’il doive son institution à un ou à plusieurs hommes, soit que son origine date du règne d’Auguste ou de Tibère, comme la légende moderne semble l’indiquer, et comme on le croit vulgairement ; soit qu’elle remonte à une bien plus haute antiquité et qu’elle prenne sa source dans le culte mithriaque établi en Perse, en Arménie, en Cappadoce, et même à Rome, comme nous le pensons. Le point