Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/269

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important est de bien connaître à fond la nature du culte des Chrétiens, quel qu’en soit l’auteur. Or, il ne nous sera pas difficile de prouver que c’est encore le culte de la Nature et celui du Soleil, son premier et son plus brillant agent ; que le héros des légendes connues sous le nom d’évangiles est le même héros qui a été chanté avec beaucoup plus de génie dans les poèmes sur Bacchus, sur Osiris, sur Hercule, sur Adonis, etc.

Quand nous aurons fait voir que l’histoire prétendue d’un dieu qui est né d’une vierge au solstice d’hiver, qui ressuscite à Pâques ou à l’équinoxe du printemps, après être descendu aux enfers ; d’un dieu qui mène avec lui un cortège de douze apôtres, dont le chef a tous les attributs de Janus ; d’un dieu vainqueur du prince des Ténèbres, qui fait passer les hommes dans l’empire de la lumière, et qui répare les maux de la Nature, n’est qu’une fable solaire, comme toutes celles que nous avons analysées, il sera à peu près aussi indifférent d’examiner s’il y a eu un homme appelé Christ, qu’il l’est d’examiner si quelque prince s’est appelé Hercule, pourvu qu’il reste démontré que l’être consacré par un culte, sous le nom de Christ, est le Soleil, et que le merveilleux de la légende ou du poème a pour objet cet astre ; car alors il paraîtra prouvé que les Chrétiens ne sont que les adorateurs du Soleil, et que leurs prêtres ont la même religion que ceux du Pérou, qu’ils ont fait égorger. Voyons donc quelles sont les bases sur lesquelles reposent les dogmes de cette religion.