Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/279

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mystiques, les expressions de mille ans, de jours, de ghaambars expriment tout simplement des mois, puisqu’on les fait correspondre aux signes du zodiaque, qui en sont la mesure naturelle. Du reste, la Genèse hébraïque se sert absolument des mêmes expressions que celle des Toscans, et elle a de plus ce que n’a pas celle-ci, la distinction des deux principes ; et le serpent, qui joue un si grand rôle dans la Genèse des Perses, sous le nom d’Ahriman et de l’Astre serpent. Celle qui réunit les traits communs aux deux cosmogonies, c’est-à-dire, celle des Perses, et qui nous donne la clef des deux autres, me semble être la cosmogonie originale. Aussi nous verrons par toute la suite de cet ouvrage, que c’est surtout de la religion des Mages que dérive celle des Chrétiens.

Nous ne chercherons donc, dans la Genèse des Hébreux, rien autre chose que ce que nous trouvons dans celle des Mages, et nous verrons dans ses récits merveilleux, non pas l’histoire des premiers hommes, mais la fable allégorique que faisaient les Perses sur l’état des hommes soumis ici-bas à l’empire des deux principes ; c’est-à-dire le grand mystère de l’administration universelle du Monde, consacré dans la théologie de tous les peuples, retracé sous toutes les formes dans les initiations anciennes, et enseigné par les législateurs, par les philosophes, par les poètes et les théologiens, comme nous l’a dit Plutarque. L’allégorie était alors le voile sous lequel s’enveloppait la science sacrée, pour imprimer plus de