Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/284

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produire à l’infini d’autres êtres immortels comme eux, et qui se reproduiront aussi et se nourriront des fruits d’un jardin qui va les contenir tous durant l’éternité ; une pomme cueillie qui va donner la mort, et imprimer la tache héréditaire d’un crime à tant de générations d’hommes qui n’ont eu aucune part au larcin ; crime qui ne sera pardonné qu’autant que les hommes en auront commis un autre infiniment plus grand, un déicide, s’il était possible qu’un tel crime existât ; la femme, depuis cette époque, condamnée à engendrer avec douleur, comme si les douleurs de l’enfantement ne tenaient point à son organisation, et ne lui étaient pas communes avec tous les autres animaux, qui n’ont point goûté de la pomme fatale ; le serpent, forcé de ramper, comme si le reptile sans pieds pouvait se mouvoir autrement : tant d’absurdités et de folles idées réunies dans un ou deux chapitres de ce livre merveilleux, ne peuvent être admises comme histoire par l’homme qui n’a pas éteint entièrement le flambeau sacré de la raison dans la fange des préjugés. S’il était quelqu’un parmi nos lecteurs, dont la crédulité courageuse fût en état de les digérer, nous le prions bien franchement de ne pas continuer à nous lire, et de retourner à la lecture des contes de Peau-d’Âne, de la Barbe-Bleue, du Petit-Poucet, de l’Évangile, de la Vie des saints et des Oracles de l’âne de Balaam. La philosophie n’est que pour les hommes ; les contes sont pour les enfants. Quant à ceux qui consentent à reconnaître dans Christ un dieu réparateur, et qui ne peuvent ce-