Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/283

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véritable, sensible, dont le fruit eût la vertu de conserver la vie ? etc. Ce docteur continue, et compare la fable de la tentation d’Adam, à celle de la naissance de l’Amour, qui eut pour père Porus ou l’Abondance, et pour mère la pauvreté. Il soutient qu’il y a plusieurs histoires de l’Ancien Testament, qui ne sauraient s’être passées comme l’auteur sacré les rapporte, et qui ne sont que des fictions qui cachent quelque vérité secrète.

Si les docteurs Chrétiens, si les Pères de l’Église, qui n’étaient rien moins que philosophes, n’ont, malgré leur invincible penchant à tout croire, pu digérer autant d’absurdités, et ont senti le besoin de recourir à la clef allégorique pour trouver le sens de ces énigmes sacrées, on nous permettra bien, à nous qui vivons dans un siècle où l’on sent le besoin de raisonner plus que celui de croire, de supposer à ces histoires merveilleuses le caractère que toute l’antiquité a donné aux dogmes religieux, et de soulever le voile allégorique qui les cache. Tout choque en effet dans ce récit romanesque, quand on s’obstine à le prendre pour une histoire de faits qui se sont réellement passés dans les premiers jours qui éclairèrent le Monde. L’idée d’un Dieu, c’est-à-dire, de la cause suprême et éternelle qui prend un corps pour le plaisir de se promener dans un jardin ; celle d’une femme qui fait la conversation avec un serpent, l’écoute et en reçoit des conseils ; celle d’un homme et d’une femme, organisés pour se reproduire, et cependant destinés à être immortels, et à