Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/299

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de se présenter au temple pour s’y faire purifier. On sent que tout cela dut suivre nécessairement de l’idée première ou de celle qui le fait naître, prêcher et mourir pour ressusciter ensuite ; car point de résurrection là où il n’y a pas eu de mort. Dès qu’on en eut fait un homme, on le fit passer par les degrés de l’adolescence et de la jeunesse, et il parut de bonne heure instruit, au point qu’à douze ans, il étonnait tous les docteurs. La morale qu’on voulait inculquer, on la mit en leçons dans ses discours, ou en exemples dans ses actions. On supposa des miracles qui l’appuyaient, et on mit des fanatiques en avant, qui s’en disaient les témoins ; car qui ne fait pas des miracles partout où l’on trouve de esprits disposés à y croire ? On en a vu ou cru voir au tombeau du bienheureux Pâris, dans un siècle aussi éclairé que le nôtre, et au milieu d’une immense population, qui pouvait fournir plus d’un critique, mais beaucoup plus encore d’enthousiastes et de fripons. Tous les chefs de religion sont censés en avoir fait. Fo, chez les Chinois, fait des miracles, et quarante mille disciples publient partout qu’ils les ont vus. Odin en fait aussi chez les scandinaves ; il ressuscite des morts, il descend aussi aux enfers, et il donne aux enfants naissants une espèce de baptême. Le merveilleux est le grand ressort de toutes les religions : rien n’est si fortement cru, que ce qui est incroyable. L’évêque Synésius a dit, et il s’y connaissait, qu’il fallait des miracles au peuple à quelque prix que ce fût, et qu’on ne pouvait le conduire autrement. Toute la vie