Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/300

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de Christ a donc été composée dans cet esprit. Ceux qui l’ont fabriquée, en ont lié les événements fictifs, non seulement à des lieux connus, comme ont fait tous les poètes anciens dans les fables sur Hercule, sur Bacchus, sur Osiris, etc., mais encore à une époque et à des noms connus, tels que le siècle d’Auguste, de Tibère, de Ponce Pilate, etc. Ce qui prouve, non pas l’existence réelle de Christ, mais seulement que la fiction sacerdotale est postérieure à cette époque ; ce dont nous ne doutons pas. On en a fait même plusieurs, puisque l’on compte jusqu’à cinquante évangiles ou vies de Christ, et qu’on a débité sur lui tant de contes, que d’immenses volumes pourraient à peine les contenir, suivant l’expression d’un des auteurs de ces légendes. Le génie des mystagogues s’est donné une vaste carrière ; mais tous se sont accordés sur deux points fondamentaux, sur l’incarnation que nous avons expliquée, et sur la mort et la résurrection que nous allons faire voir n’appartenir qu’au Soleil, et n’être que la répétition d’une aventure tragique, retracée dans tous les mystères, et décrite dans tous les chants et toutes les légendes des adorateurs du Soleil, sous une foule de noms différents.

Rappelons-nous bien ici ce que nous avons prouvé plus haut, que Christ a tous les caractères du dieu Soleil, dans sa naissance ou dans son incarnation au sein d’une vierge, et que cette naissance arrive au moment même où les anciens célébraient celle du Soleil et de Mithra, et qu’elle arrive sous l’ascen-