Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/306

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idole que vous tirez du tombeau, et après avoir été malheureux vous vous réjouissez. C’est vous qui délivrez votre dieu, etc. Je vous demande, continue Firmicus, qui a vu votre dieu à cornes de bœuf, sur la mort duquel vous vous affligez ? Et moi je demanderai à Firmicus et à ses crédules Chrétiens : Et vous, qui vous affligez sur la mort de l’agneau égorgé pour laver dans son sang les péchés du Monde, qui a vu votre dieu aux formes d’agneau, dont vous célébrez le triomphe et la résurrection ?

Ignorez-vous que deux mille ans avant l’ère chrétienne, époque à laquelle remonte la religion des Perses et le culte mithriaque ou du taureau de Mithra, le Soleil franchissait le passage équinoxial sous le signe du Taureau, et que ce n’est que par l’effet de la précession des équinoxes qu’il le franchit de vos jours sous le signe de l’Agneau ; qu’il n’y a de changé que les formes célestes et le nom, que le culte est absolument le même ? Aussi il semble que, dans cet endroit, Firmicus, en attaquant les anciennes religions, ait pris à tâche de réunir tous les traits de ressemblance que leurs mystères avaient avec ceux des Chrétiens. Il s’attache surtout à l’initiation mithriaque, dont il fait un parallèle assez suivi avec celle de Christ, et qui ne lui ressemble tant que parce qu’elle en est une secte. Il est vrai qu’il explique toute cette conformité qu’ont entre elles ces deux religions, en disant, comme Tertullien et saint Justin, que longtemps avant qu’il y eût des Chrétiens, le Diable avait pris plaisir à faire copier leurs mys-