Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques, font partie des mystères de l’ancienne religion solaire ou du culte de la Nature universelle.

C’est surtout dans la religion de Mithra ou du dieu Soleil adoré sous ce nom par les Mages, que l’on trouve plus de traits de ressemblance avec la mort et la résurrection de Christ et avec les mystères des Chrétiens. Mithra, qui naissait aussi le 25 décembre, comme Christ, mourait comme lui ; il avait son sépulcre, sur lequel ses initiés venaient répandre des larmes. Les prêtres portaient son image, pendant la nuit, à un tombeau qu’on lui avait préparé ; il était étendu sur une litière, comme l’Adonis phénicien. Cette pompe, comme celle du vendredi-saint, était accompagnée de chants funèbres et de gémissements de ses prêtres ; ils donnaient quelque temps aux expressions d’une douleur simulée ; ils allumaient le flambeau sacré ou leur cierge pascal ; ils oignaient de crème ou de parfum l’image, après quoi l’un d’eux prononçait gravement ces mots : « Rassurez-vous, troupe sacrée d’initiés, votre dieu est ressuscité ; ses peines et ses souffrances vont faire votre salut. » Pourquoi, reprend l’écrivain chrétien de qui nous tenons ces détails, pourquoi exhortez-vous ces malheureux à se réjouir ? pourquoi les tromper par de fausses promesses ? La mort de votre dieu est connue ; sa vie nouvelle n’est pas prouvée. Il n’y a pas d’oracle qui garantisse sa résurrection ; il ne s’est pas montré aux hommes après sa mort, pour qu’on puisse croire à sa Divinité. C’est une idole que vous ensevelissez ; c’est une idée sur laquelle vous pleurez, c’est une