Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/313

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sur le livre de la fatalité, qui est fermé de sept sceaux. Ce nombre sept est celui de sept sphères dont le Soleil est l’âme, et dont le mouvement ou la révolution se compte du point d’ Aries ou de l’Agneau équinoxial.

C’est là cet agneau que les Chrétiens disent avoir été immolé dès l’origine du Monde. Agnus occisus ab origine Mundi. Il fournit la matière d’une antithèse à l’auteur de la prose de Pâques, victime paschali, etc., Agnus redemit oves, etc. Tous les chants de cette fête de joie et qui répondent aux hilaries des anciens adorateurs du Soleil, fêtes célébrées à la même époque, nous retracent la victoire remportée par l’Agneau sur le prince des Ténèbres. On allume le cierge connu sous le nom de cierge pascal, pour peindre le triomphe de la Lumière. Les prêtres se revêtent de blanc, couleur affectée à Ormusd ou au dieu de la Lumière. On consacre le feu nouveau, ainsi que l’eau lustrale : tout est renouvelé dans les temples, comme dans la nature. Les anciens Romains en faisaient autant au mois de mars, et substituaient de nouveaux lauriers dans les maisons de leurs flamines et dans les lieux destinés aux assemblées. C’est ainsi que les Perses, dans leur fête du Neurouz ou de l’entrée du Soleil à l’Agneau du printemps, chantent le renouvellement de toutes choses et le nouveau jour du nouveau mois, de la nouvelle année, du nouveau temps, qui doit renouveler tout ce qui naît du temps. Ils ont aussi leur fête de la croix peu de jours auparavant ; elle est suivie quelques jours après de celle de la victoire.