Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/312

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répété. Partout on voit que le dieu de la Lumière, sous le nom de l’agneau, était la grande Divinité à laquelle on se consacrait dans l’initiation des Chrétiens. Les mystères de Christ sont donc tout simplement les mystères du dieu Soleil, dans son triomphe équinoxial, où il emprunte les formes du premier signe ou celles de l’Agneau céleste : aussi la figure de l’Agneau était-elle le caractère ou le sceau dont on marquait autrefois les initiés de cette secte. C’était leur tessera et l’attribut symbolique auquel les frères de cette francmaçonnerie religieuse se reconnaissaient entre eux. Les Chrétiens de ce temps-là faisaient porter au col de leurs enfants l’image symbolique de l’agneau. Tout le monde connaît les fameux Agnus Dei.

La plus ancienne représentation du dieu des Chrétiens était une figure d’agneau, tantôt uni à un vase dans lequel son sang coulait, tantôt couché au pied d’une croix. Cette coutume subsista jusqu’à l’an 680, et jusqu’au pontificat d’Agathon et au règne de Constantin Pogonat. Il fut ordonné par le sixième synode de Constantinople (canon 82), qu’à la place de l’ancien symbole, qui était l’agneau, on représenterait un homme attaché à une croix ; ce qui fut confirmé par le pape Adrien Ier. On voit encore ce symbole sur le tabernacle ou sur la petite armoire dans laquelle nos prêtres enferment le soleil d’or ou d’argent qui contient l’image circulaire de leur dieu Soleil, ainsi que sur le devant de leurs autels. L’agneau y est souvent représenté couché, tantôt sur une croix, tantôt