Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/336

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l’Orient, où dans tous les temps la monarchie a été la seule administration connue, crurent qu’il en était de même du gouvernement de l’Univers, dans lequel toutes les forces partielles semblaient réunies sous la direction et sous l’autorité d’un seul chef, pour produire cet accord parfait d’où résulte le système du Monde. Le despotisme lui-même favorisa cette opinion, qui peignait la monarchie comme l’image du gouvernement des dieux ; car tout despotisme tend à concentrer le pouvoir dans l’unité, et à confondre la législation et l’exécution.

Ainsi le tableau de l’ordre social, les mathématiques et les raisonnements de la philosophie ont, par des routes différentes, mais toutes très-humaines, conduit les Anciens à préférer l’unité à la multiplicité, dans la cause première et suprême, ou dans le principe des principes, comme s’exprime Simplicius. principe principes s’exprime Simplicius. « Le premier principe, dit ce philosophe, étant le centre de tous les autres, il les renferme tous en lui-même par une seule union ; il est avant tout, il est la cause des causes, le principe des principes, le dieu des dieux. Qu’on appelle donc simplement principes ces principes particuliers, et qu’on appelle principe des principes ce principe général ou la cause des êtres, placée au-dessus de toutes choses. »

C’est ainsi que l’Univers ou la cause universelle, renfermant en soi toutes les autres causes qui sont ses parties, fut regardé comme le principe des principes et comme l’unité suprême d’où tout découlait. Ceux