Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs Pères l’ont ainsi cru, comme le prouve le même Beausobre.

On ne peut pas douter, d’après les autorités que nous venons de citer, que ce ne fût un dogme reçu dans les plus anciennes théologies, que Dieu était une substance lumineuse, et que la lumière constituait proprement la partie intelligente de l’âme universelle du Monde ou de l’Univers-Dieu. Il suit de là que le Soleil, qui en est le plus grand foyer, dut être regardé comme l’intelligence même du Monde, ou au moins comme son siège principal : de là les épithètes de mens Mundi ou d’intelligence du Monde, d’œil de Jupiter, que lui donnent les théologiens anciens, ainsi que celle de première production du père, ou de son fils premier né.

Toutes ces idées ont passé dans la théologie des adorateurs du Soleil, sous le nom de Christ, qui en font le fils du père ou du premier dieu ; sa première émanation, dieu consubstantiel ou formé de la même substance lumineuse. Ainsi le dieu Soleil est aussi le logos, le Verbe ou l’intelligence du grand Être ou du grand Dieu Univers, c’est-à-dire, qu’il se trouve avoir tous les caractères que les Chrétiens donnent au réparateur, qui n’est, dans leur religion bien analysée, autre chose que le Soleil.

Je sais que les Chrétiens, profondément ignorants sur l’origine de leur religion, repoussent tout le matérialisme de cette théorie, et qu’ils ont, comme les Platoniciens, spiritualisé toutes les idées de l’ancienne théologie. Mais il n’en est pas moins vrai que le sys-