Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/349

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le caractère de la philosophie dans les plus fameuses écoles, lorsque les Chrétiens composèrent leur code théologique ; les auteurs de ces ouvrages, les Pères, parlèrent le langage de la philosophie de leur temps. Ainsi saint Justin, un des plus zélés défenseurs des dogmes des Chrétiens, nous dit qu’il y a deux natures à distinguer dans le Soleil, la nature de la lumière et celle du corps du Soleil, auquel elle est incorporée. Il en est de même, ajoute ce Père, des deux natures de Christ ; Verbe ou logos lorsqu’on le conçoit uni à son père, et homme ou Verbe Incarné lorsqu’il habite parmi nous. Nous ne dirons pas, comme Justin : il en est de même des deux natures de Christ, mais voilà les deux natures de Christ ou du Soleil adoré sous ce nom.

La lumière supposée incorporelle et invisible dans le système des spiritualistes, auquel appartient le christianisme, est ce logos pur de la Divinité, qui réside dans le Monde intellectuel et au sein du premier Dieu. Mais la lumière devenue sensible à l’homme en se réunissant dans le disque radieux de ce corps divin appelé Soleil, est la lumière incréée qui prend un corps et qui vient habiter parmi nous. C’est ce logos incorporé ou incarné, descendu dans Monde visible, qui devait être le réparateur des malheurs du Monde. S’il fût toujours resté au sein de l’être invisible, sa lumière et sa chaleur, qui seules pouvaient réparer le désordre que le serpent d’hiver avait introduit sur la Terre, étaient perdues pour nous, et leur absence rendait notre mal sans remède.