Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/348

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le disque du Soleil, à qui seul il appartenait de voir son père, dit Martianus Capella dans l’hymne qu’il adresse à cet astre, était soumis au temps et enchaîné à sa révolution périodique. Celui-là seul éprouvait des altérations dans sa lumière, qui semblait naître, croître, décroître, et finir, succomber tour-à-tour sous les efforts du chef des ténèbres, et en triompher ; , tandis que le Soleil intellectuel, toujours radieux au sein de son père ou de l’unité première, ne connaissait ni changement ni diminution, et brillait d’un éclat éternel, inséparable de son principe.

On retrouve toutes ces distinctions de Soleil intellectuel et de Soleil corporel dans le superbe discours que l’empereur Julien adresse au Soleil, et qui contient les principes théologiques de ces siècles-là. C’est par là qu’on expliquera les deux natures de Christ et son incarnation, qui donna lieu à la fable faite sur Christ revêtu d’un corps, né au sein d’une vierge, mort et ressuscité.

Proclus, dans son commentaire sur la République de Platon, considère le Soleil sous deux rapports, comme Dieu non engendré, et comme Dieu engendré. Sous le rapport du principe lumineux qui éclaire tout, il est sacré ; il ne l’est pas, considéré comme corps. Sous le rapport d’être incréé, il règne sur les corps visibles ; sous le rapport d’être créé, il fait partie des êtres régis et gouvernés. On voit dans cette subtilité platonicienne, la distinction des deux natures du Soleil, et conséquemment de Christ, que nous avons prouvé plus haut n’être que le Soleil. Tel était