Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/351

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du premier dieu ou du dieu suprême. N’est-ce pas là le père, le fils ou la sagesse, et l’esprit qui crée et vivifie tout ? Il n’est pas jusqu’à l’expression procéder qui n’ait été commune aux deux théologies dans la filiation des trois premiers êtres.

Macrobe va plus loin : il rappelle les trois principes à une unité première, qui est le souverain Dieu. Après avoir posé les bases de sa théorie sur cette trinité, il ajoute : « Vous voyez comment l’unité ou la monade originelle de la première cause se conserve entière et indivisible jusqu’à l’âme ou spiritas qui anime le Monde. » Ce sont ces dogmes de la théologie des Païens qui, en passant dans celle des Chrétiens, ont enfanté, non seulement le dogme des trois principes, mais encore celui de leur réunion dans une unité première. C’est de cette unité première que les principes émanaient. Ils résidaient primitivement dans l’unité du Monde, intelligent et vivant, ou du Monde animé par le souffle de l’âme universelle, et régi par son intelligence, qui l’une et l’autre se confondaient dans l’unité du grand Dieu appelé Monde, ou dans l’idée de l’Univers, Dieu unique, source de l’intelligence et de la vie de tous les autres êtres.

Tout ce qu’il y avait de matériel dans cette antique théologie fut spiritualisé par les Platoniciens modernes et par les Chrétiens, qui créèrent une trinité toute entière en abstractions, que l’on personnifiait, ou pour parler leur langage, dont on fit autant de personnes qui partageaient en commun la Divinité