Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/352

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première et unique de la cause première et universelle.

Ainsi le dogme de la trinité ou de la division de l’unité d’un premier principe en principe d’intelligence et en principe de vie universelle, que renferme en lui l’être unique qui réunit toutes les causes partielles, n’est qu’une fiction théologique, et qu’une de ces abstractions qui séparent pour un moment, par la pensée, ce qui en soi est indivisible et inséparable par essence, et qui isolent, pour les personnifier, les attributs constitutifs d’un être nécessairement un.

C’est de cette manière que les Indiens, personnifiant la souveraine puissance de Dieu, lui ont donné trois fils : l’un est le pouvoir de créer ; le second, celui de conserver, et le troisième, celui de détruire. Telle est l’origine de la fameuse trinité des Indiens ; car les Chrétiens ne sont pas les seuls qui aient des trinités. Les Indiens avaient aussi la leur bien des siècles avant le Christianisme. Ils avaient pareillement les incarnations de la seconde personne de cette trinité, connue sous le nom de Vichnou. Dans une de ces incarnations, il prend le nom de Chrisnou. Ils font le Soleil dépositaire de cette triple puissance, et ils lui donnent douze formes et douze noms, un pour chaque mois, comme nous donnons à Christ douze apôtres. C’est au mois de mars ou sous l’Agneau, qu’il prend le nom de Vichnou. La triple puissance dans leur théologie ne représente que l’unité.

Les Chinois ont pareillement une espèce de trinité