Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/368

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vaux, comme l’amant de Phèdre ou le fils de Thésée. On dit que les restes ou les ossements de ce dernier furent transportés de l’île de Scyros à Athènes par Cimon. On sacrifia à ces prétendues reliques, comme si c’eût été Thésée lui-même qui fût revenu dans cette ville. On répéta cette solennité tous les ans au huit novembre. Notre calendrier fixe au même jour la fête des Saintes-Reliques.

On voit que le calendrier païen, et que les êtres physiques ou moraux qui y étaient personnifiés, sont entrés en grande partie dans le calendrier chrétien, sans trouver beaucoup d’obstacles.

Je ne pousserai pas plus loin ces réflexions, parce que mon but, dans cet ouvrage, n’est pas de relever toutes les méprises de l’ignorance et l’impudence de l’imposture, mais de rappeler la religion chrétienne à sa véritable origine, d’en faire voir la filiation, de montrer le lien qui l’unit à toutes les autres, et de prouver qu’elle est aussi renfermée dans le cercle de la religion universelle ou du culte rendu à la Nature et au Soleil, son principal agent. J’aurai atteint mon but si j’ai convaincu un petit nombre de lecteurs (car j’abandonne la multitude aux prêtres), et s’il leur paraît prouvé que Christ n’est que le Soleil, que les mystères de la religion chrétienne ont pour objet la lumière, comme ceux des Perses ou de Mithra, comme ceux d’Adonis, d’Osiris, etc., et que cette religion ne diffère de toutes les religions anciennes, que par des noms, des formes et des allégories différentes, et que le fond est absolument le même ; enfin, qu’un