Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/369

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bon Chrétien est aussi un adorateur de l’astre, source de toute lumière. Après cela, qu’on s’obstine à croire à l’existence d’un Christ, qui n’est plus celui de la légende ni celui des mystères, peu nous importe. Nous ne sentons pas le besoin de ce second Christ, puisque celui-là serait absolument étranger au héros de la religion chrétienne, c’est-à-dire, à celui dont nous avons intérêt de bien déterminer la nature. Quant à nous, nous pensons que ce second Christ n’a jamais existé, et nous croyons qu’il se trouvera plus d’un lecteur judicieux qui sera de notre sentiment, et qui reconnaîtra que Christ n’est pas plus réel comme homme que l’Hercule aux douze travaux.

Nous ne nous dissimulons pas qu’il s’en trouvera beaucoup d’autres qui, en admettant nos explications sur le fond des mystères du Christianisme, persisteront à faire de Christ, soit un législateur, soit un imposteur, parce qu’avant de nous lire ils s’en étaient formé cette idée, et qu’on revient difficilement sur ses premières opinions. Comme leur philosophie ne peut aller que jusque-là, nous ne ferons pas les frais de plus longs raisonnements pour leur faire voir le dénuement de preuves véritablement historiques, qui peuvent conduire à croire que Christ ait existé comme homme.

Enfin, il est un grand nombre d’hommes si mal organisés, qu’ils croient à tout, excepté à ce qui est dicté par le bon sens et par la saine raison, et qui sont en garde contre la philosophie, comme l’hydrophobe l’est contre l’eau ; ceux-là ne nous liront pas,