Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/370

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et ne nous occupent guère ; nous n’avons pas écrit pour eux, nous le leur répétons. Leur esprit est la pâture des prêtres, comme les cadavres sont celle des vers. C’est pour les seuls amis de l’humanité et de la raison que nous écrivons. Le reste appartient à un autre Monde ; aussi leur dieu leur dit-il que son royaume n’est pas de ce Monde, c’est-à-dire, du Monde où l’on raisonne, et que les bienheureux sont les pauvres d’esprit, car le royaume des Cieux est à eux. Laissons-leur donc leurs chimères, et n’envions pas aux prêtres une pareille conquête. Continuons notre marche sans nous arrêter à compter le plus ou le moins de suffrages qu’on peut obtenir en heurtant de front la crédulité, et après avoir mis à nu le sanctuaire dans lequel s’enferme le prêtre, n’espérons pas qu’il invite à nous lire ceux qu’il trompe. Il nous suffit qu’une heureuse révolution, qui a dû être faite toute entière au profit de la raison, et qui l’a été par elle, les mette dans l’impuissance de nuire, ou d’arracher aux écrivains les honteuses rétractations de Buffon.



CHAPITRE X.

Du culte et des opinions religieuses, considérées dans leurs rapports avec les devoirs de l’homme et avec ses besoins.




Ce n’est pas assez d’avoir fait voir quels ont été les véritables objets du culte de tous les peuples, d’avoir analysé