Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/388

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et pour ses bestiaux ; vœu bien important dans un pays où toutes les richesses consistent en troupeaux.

Un empereur de la Chine a fait un ouvrage sur l’agriculture, dans lequel il emploie trois chapitres à entretenir ses peuples de ce qu’on doit faire pour détourner ces coups du Ciel, qui broient et enterrent les moissons.

Virgile, dans ses Géorgiques, conseille de sacrifier un bouc à Bacchus, et de célébrer des fêtes en l’honneur de ce dieu, pour obtenir d’heureuses vendanges. Il prescrit également des sacrifices en honneur de Cérès, et ordonne aux cultivateurs de promener trois fois la victime autour des champs, pour que cette déesse protège les moissons. Les trois jours de rogations, ordonnés par nos Catholiques, n’ont-ils pas le même objet ? N’est-ce pas également pour les biens de la Terre que l’on prie dans nos quatre-temps, qu’on retrouve presque partout dans l’antiquité ? Les Chinois ont leurs sacrifices des quatre saisons, qui se faisaient anciennement sur quatre montagnes situées vers les quatre points cardinaux du Monde. On allait sacrifier au printemps sur la montagne de l’est, pour prier le Ciel de veiller sur les semences confiées à la Terre ; au solstice d’été, sur celle du sud, pour obtenir une chaleur bénigne ; en automne, sur celle de l’ouest, pour la destruction des insectes ; et en hiver pour remercier le Ciel des biens qu’il avait accordés, et pour le prier d’en verser de nouveaux l’année suivante ; car la reconnaissance de l’homme est toujours intéressée. Je vous remercie afin que vous donniez encore.