Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/391

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teur. Dans les tempêtes, les sauvages font des présents à la mer, et ordonnent le sacrifice d’un bœuf ; ils jettent dans ses eaux un anneau d’or, aussi loin qu’il est possible. Les Grecs sacrifiaient un taureau à Neptune, dieu des mers, et une brebis à la Tempête.

On invoque le serpent fétiche dans les pluies abondantes et dans les sécheresses extrêmes, pour obtenir de riches récoltes et pour faire cesser les maladies des bestiaux. Les Romains, dans un temps de peste, n’envoyèrent-ils pas chercher le serpent d’Épidaure : on lui bâtit un temple dans l’île du Tibre.

Le souverain pontife attaché au culte de ce grand fétiche exige continuellement des offrandes pour son serpent ; et lorsqu’elles ne sont pas assez abondantes, il menace le pays de voir les moissons ravagées. Alors le peuple se prive du nécessaire pour apaiser la colère du dieu Serpent. Voilà encore une religion bien utile ; mais à qui ? Au prêtre, et non pas au peuple.

Les habitants de Loango ont une foule de mokissos ou d’idoles de Divinités, qui passent pour s’être distribué l’empire du Monde. Les unes veillent à la conservation des récoltes, les autres protègent les bestiaux, plusieurs s’occupent de la santé des hommes, conservent les héritages et les fortunes, et conduisent les affaires à un heureux succès. Ils rendent un culte à ces diverses idoles, afin d’en obtenir les biens que chacune d’elles peut accorder.

N’avons-nous pas aussi nos Saints, qui ont chacun leur vertu ou propriété particulière, que le peuple invoque pour ses différents besoins ? Les prières de