Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lébration des mystères d’Éleusis était fameux par la superbe procession des flambeaux, où les initiés, tenant chacun une torche à la main, défilaient deux à deux.

C’était pendant la nuit que les Égyptiens allaient célébrer les mystères de la passion d’Osiris au milieu d’un lac : de là vient que souvent on désigne sous le nom de veilles et de nuit saintes ces sortes de sacrifices nocturnes. La nuit de Pâques est une de ces veilles sacrées. On se procurait souvent une obscurité en les célébrant dans des antres ténébreux ou sous le couvert de bois touffus, dont l’ombre imprimait une frayeur religieuse.

On fit de ces cérémonies un moyen propre à piquer la curiosité de l’homme, qui s’irrite à proportion des obstacles qu’on lui oppose. Les législateurs donnèrent à ce désir toute son activité, par la loi rigoureuse du secret qu’ils imposaient aux initiés, afin de faire naître à ceux qui ne l’étaient pas l’envie d’être admis à la connaissance de choses qui leur paraissaient d’autant plus importantes, qu’on mettait moins d’empressement à les leur communiquer. Ils donnèrent à cet esprit de mystère un prétexte spécieux ; savoir : les convenances qu’il y avait d’imiter la Divinité, qui ne s’enveloppe qu’afin que l’homme la cherche, et qui a fait des opérations de la Nature un grand secret qu’on ne peut pénétrer qu’avec beaucoup d’étude et d’efforts. Ceux à qui l’on confiait ce secret, s’engageaient par les plus terribles serments à ne le point révéler. Il n’était point permis de s’en en-