Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/435

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deux espèces de matière, dont l’une reste ici-bas, et l’autre va se réunir au feu sacré des astres dès que la matière de l’âme a recouvré toute la simplicité et la pureté de la matière subtile dont elle est émanée ; aurai simplicis ignem ; car rien, dit Servius, ne se perd dans le grand tout et dans ce feu simple qui compose la substance de l’âme. Il est éternel comme Dieu, ou plutôt il est la Divinité même ; et l’âme qui en émane est associée à son éternité, parce que la partie suit la nature du tout. Virgile dit des âmes : Igneus est ollis vigor, et celestis origo ; qu’elles sont formées de ce feu actif qui brille dans les cieux, et qu’elles y retournent après leur séparation d’avec le corps. On retrouve la même doctrine dans le songe de Scipion. C’est de là, dit Scipion, en parlant de la sphère des fixes, que les âmes sont descendues ; c’est là qu’elles retournent : elles sont émanées de ces feux éternels que l’on nomme astres ou étoiles. Ce que vous appelez la mort n’est que le retour à la véritable vie : le corps n’est qu’une prison dans laquelle l’âme est momentanément enchaînée. La mort rompt ses liens, et lui rend sa liberté et sa véritable existence. Les âmes, dans les principes de cette théologie, sont donc immortelles, parce qu’elles font partie de ce feu intelligent que les anciens appelaient l’âme du Monde, répandue dans toutes les parties de la Nature, et surtout dans les astres formés de la substance éthérée, qui était aussi celle de nos âmes. C’est de là qu’elles étaient descendues par la génération ; c’est là qu’elles retournaient par la mort.