Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/436

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C’est sur cette opinion que furent appuyées les chimères de la fatalité et les fictions de la métempsycose, du paradis, du purgatoire et de l’enfer.

La grande fiction de la métempsycose, répandue dans tout l’Orient, tient au dogme de l’âme universelle et de l’homogénéité des âmes, qui ne diffèrent entre elles qu’en apparence, et par la nature des corps auxquels s’unit le feu-principe qui compose leur substance, car les âmes des animaux de toute espèce, suivant Virgile, sont un écoulement du feu Éther, et la différence des opérations qu’elles exercent ici-bas ne vient que de celle des vases ou des corps organisés qui reçoivent cette substance ; ou, comme dit Servius, le plus ou moins de perfection de leurs opérations vient de la qualité des corps. Les Indiens, chez qui on trouve surtout établi le dogme de la métempsycose, pensent aussi que l’âme de l’homme est absolument de même nature que celle des autres animaux. Ils disent que l’homme n’a aucune prééminence sur eux du côté de l’âme, mais seulement du côté du corps, dont l’organisation est plus parfaite et plus propre à recevoir l’action du grand Être ou de l’Univers sur lui. Ils s’appuient de l’exemple des enfants et de celui des vieillards, dont les organes sont encore trop faibles ou déjà trop affaiblis, pour que leurs sens aient toute l’activité qui se manifeste dans l’âge viril.

L’âme, dans l’exercice de ses opérations, étant nécessairement soumise à la nature du corps qu’elle anime, et toutes les âmes étant sorties de l’immense