Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maintenir dans la possession de leurs usurpations, ils ont aiguisé de nouveau les poignards de la Saint-Barthélemy ; ils ont embrasé leur patrie du feu de la guerre civile, et porté partout les torches des Furies sous le nom de flambeau de la religion. Autour d’eux se sont rangés tous ceux qui vivaient d’abus et de forfaits. L’orgueilleuse et féroce noblesse a mis ses privilèges sous la sauve-garde des autels, comme dans le dernier retranchement du crime. L’athée contre-révolutionnaire s’est fait dévot ; la prostituée des cours a voulu entendre la messe du prêtre rebelle aux lois de son pays ; la courtisane qui vivait au théâtre du fruit de ses débauches, s’est plaint à Dieu que la révolution lui eût ravi ses évêques et ses riches abbés ; le pape et le chef des anti-papistes se sont unis pour la guerre ; les Incas se sont faits bons Chrétiens ; Turcaret est devenu Tartuffe ; tous les genres d’hypocrisie et de scélératesse ont marché sous l’étendard de la croix ; car tous les crimes sont bons pour les prêtres, et les prêtres sont bons pour tous les crimes. C’est le prêtre qui a béni les poignards des Vendéens et des Chouans ; c’est lui qui vient de couvrir la Suisse des cadavres de ses enfants valeureux qu’il a trompés. Voilà la religion chrétienne, bien digne d’avoir été protégée par Constantin, le Néron de son siècle, et d’avoir eu pour chefs des papes incestueux et assassins, tels que le meurtrier de Basseville et du brave Duphot. La philosophie eût-elle jamais fait autant de maux ?

C’est ici le lieu d’examiner et de balancer entre