Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/482

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est un crime en Turquie ; en Perse, c’était un péché de souiller le feu. C’en est un pour un Buharien de dire que Dieu est dans le Ciel. Cette confusion, les Chrétiens l’ont introduite dans leur morale, en créant des vices et des vertus qui n’existent que dans leur système religieux, et auxquels ils ont attaché des peines et des récompenses éternelles. Leurs docteurs ont multiplié les crimes à l’infini, et ouvert à l’âme mille routes vers le Tartare. Chez eux, tout péché réputé mortel tue l’âme et la dévoue aux vengeances éternelles d’une Divinité impitoyable ; et l’on sait combien le nombre des péchés mortels est grand dans leur code pénal des consciences. L’enfant qui naît est voué au Tartare si on ne lui verse de l’eau sur la tête. Il n’est presque pas d’action, de désir, de pensée, en fait d’amour, qui ne soit qualifié de péché mortel. Il n’est presque pas de pratique commandée par l’Église dont l’inobservance ne soit un péché digne du Tartare ; en sorte que la mort environne de toutes parts notre âme, pour peu que nous ayons de tempérament et de raison ; et voilà cette religion qui, dit-on, console l’homme ? Celui qui se permet de manger de la viande les jours consacrés à Vénus et à Saturne, à chaque semaine planétaire, car les Chrétiens tiennent encore au culte des planètes, tant ils sont ignorants ; celui qui en mange durant les quarante jours qui précédent la pleine Lune qui suit l’équinoxe du printemps, est condamné aux supplices de l’enfer. Celui qui manque plusieurs fois de suite la messe le jour du Soleil ou le dimanche, donne