Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/483

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aussi la mort à son âme. Celui qui suit le désir impérieux de la Nature, qui tend à sa reproduction, est précipité dans le Tartare s’il n’obtient la permission du prêtre, qui a renoncé au mariage légitime pour vivre dans le concubinage, et qui aujourd’hui encore frappe d’anathème les mariages que la loi avoue, quand le sceau de la religion ou plutôt de la rébellion n’y a pas été imprimé par le prêtre réfractaire aux lois de sa patrie. Voilà ce qu’on appelle de nos jours la morale religieuse, indispensable au maintien des sociétés ; car il faut une religion.

N’être pas exact à manger Dieu dans sa métamorphose en gaufre sacrée, au moins une fois l’an, ou rire des sots qui, agenouillés et bouche béante, reçoivent de la main d’un charlatan le dieu Pain, destiné bientôt à devenir le dieu Sterculus, qui va descendre dans les lieux bas de la Terre ; ne pas aller confier ses fredaines amoureuses à un prêtre usé de débauche, et qui tend des pièges à la chasteté et à l’innocence ; voilà des crimes qui, dans le système des Catholiques, sont dignes de la mort éternelle, et le Tartare n’a pas assez de supplices pour punir un mépris aussi marqué de toute religion : voilà ce que, dans le système religieux, on appelle des forfaits ; voilà ce qu’on punit aux enfers, c’est-à-dire, qu’on y punit l’homme qui a eu assez de sens commun pour rire des sottises d’autrui ; et tandis que la crédulité et l’imposture mènent droit à l’Élysée, la sagesse et la raison nous précipitent dans le Tartare. Et qu’on remarque qu’il ne s’agit pas ici de simples conseils