Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/500

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avaient commis un meurtre, avaient recours à l’expiation : après les sacrifices qu’elle exigeait, on répandait sur la main coupable l’eau destinée à la purifier, et dès ce moment ils rentraient dans la société et se préparaient à de nouveaux combats. Hercule se fit purifier après le meurtre des Centaures. Mais ces sortes d’expiations ne lavaient point toute espèce de souillure. Les grands criminels avaient à redouter toute leur vie les horreurs du Tartare, ou ne pouvaient réparer leurs crimes qu’à force de vertus et d’actions louables. Les purifications légales n’avaient point la propriété de rendre à tous les espérances flatteuses dont jouissait l’innocence. Néron n’osa se présenter au temple d’Éleusis : ses forfaits lui en interdisaient pour toujours l’entrée. Constantin, souillé de toutes sortes de crimes, teint du sang de son épouse, après des parjures et des assassinats multipliés, se présente aux prêtres païens pour se faire absoudre de tant d’attentats.

On lui répond que parmi les diverses sortes d’expiations, on n’en connaît aucune qui ait la vertu d’effacer autant de crimes, et qu’aucune religion n’offre des secours assez puissants contre la justice des dieux qu’il a outragés : et Constantin était empereur. Un des flatteurs du palais, témoin de son trouble et de l’agitation de son âme déchirée par le remords que rien ne peut apaiser, lui apprend que son mal n’est pas sans remède, qu’il existe dans la religion des Chrétiens des purifications qui expient tous les forfaits, de quelque nature et en quelque nombre