Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers combats qu’Ahriman et ses anges livraient à Oromaze, et que Typhon livrait à Osiris. Ces fables ont été répétées par les Grecs dans la guerre des Titans et des Géants à pied, en forme de serpents, contre Jupiter ou contre le principe du bien et de la lumière ; car Jupiter, dans leur théologie, comme l’observe très-bien Plutarque, répondait à l’Oromaze des Perses et à l’Osiris des Égyptiens.

Aux exemples que cite Plutarque, et qui sont tirés de la théologie des Perses, des Égyptiens, des Grecs et des Chaldéens, j’en ajouterai quelques autres qui justifieront ce qu’il avance, et qui achèveront de prouver que ce dogme a été universellement répandu dans le monde, et qu’il appartient à toutes les théologies.

Les habitants du royaume de Pégu admettent deux principes, l’un auteur du bien, l’autre auteur du mal. Ils s’étudient surtout à apaiser ce dernier. C’est ainsi que les insulaires de Java, qui reconnaissent un chef suprême de l’Univers, adressent aussi leurs offrandes et leurs prières au malin esprit, pour qu’il ne leur fasse pas de mal, il en est de même des Moluquois et de tous les sauvages des lies Philippines. Les habitants de l’Ile Formose ont leur dieu bon, Ishy, et des diables, Chouy ; ils sacrifient au mauvais génie, et rarement au bon. Les Nègres de la Côte-d’Or admettent aussi deux dieux, l’un bon, l’autre mauvais ; l’un blanc, l’autre noir et méchant. Ils s’occupent peu du premier, qu’ils appellent le bon homme, et redoutent surtout le second,