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les parques

Elle porte au delà des astres nos soucis.
Car les jalons, marquant les doutes éclaircis,
Montrent la voie immense à peine commencée.
Ce labeur héroïque est celui des plus forts,
Et leur vie, acharnée à d’impuissants efforts,
Laisse au plus un sillon de terre ensemencée.



L’art entr’ouvre la geôle étouffante du moi,
Et dérobant notre âme à tout vulgaire émoi,
La porte aux régions pacifiques du rêve.
Sourire fugitif qui traverse nos pleurs !
Ainsi la bulle d’air, miroir des sept couleurs,
Sous un souffle d’enfant s’arrondit, luit et crève.
Les chercheurs d’idéal, ramenant leurs filets,
Lèvent pour une perle un monceau de galets
Qui viennent se confondre avec ceux de la grève.



Au réveil, le présent paraît plus douloureux.
Vrais ou faux, tes besoins clament ; lutte pour eux :
Sois le chêne qui rompt ou le roseau qui plie ;
Râle sous le labeur, mais ne dis point « assez »,