Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/247

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mais pour l’espérance de leur salut et de leur conservation, » c’est-à-dire afin de pouvoir espérer leur salut ou leur conservation. En effet, c’est l’espérance qui sauve l’ame et qui conserve le corps ; car la santé de l’une et de l’autre vient de Celui qui dit : « Je suis le salut du peuple. » La santé de l’ame et du corps provient de la rédemption de l’ame, c’est-à-dire de la rémission du péché ; et réciproquement, c’est de l’accomplissement du péché que procède la maladie de l’ame et du corps, selon la sentence de la Vérité : « Tu vois que tu es guéri (dit Jésus au malade) ; ne pèche plus à l’avenir, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » ( Extra De poenit. et remiss, cum infirmitas, in princ.).

VI. L’homme possède trois sortes de biens, les biens du corps, de l’esprit et de l’éternité, savoir : ici-bas, dans la région moyenne, et en haut ; tels sont les biens pour lesquels le prêtre dit qu’il offre le sacrifice. Il l’offre pour les biens du corps, c’est-à-dire pour sa conservation ; pour les biens spirituels, c’est-à-dire pour la rédemption de l’ame ; pour les biens éternels, c’est-à-dire pour le salut. Car le Seigneur nous apprend à prier pour ces trois sortes de biens ; pour ceux de l’éternité, en disant : « Que ton règne arrive ; » pour ceux de l’esprit, en prononçant ces mots : « Que ta volonté soit faite en la terre comme au ciel ; » pour les biens du corps, par ces paroles : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » Nous offrons le sacrifice pour les biens éternels, afin qu’ils nous soient donnés en récompense ; pour les biens spirituels, afin de les recevoir selon nos mérites ; pour les biens du corps, afin que l’administration nous en soit donnée, pour que, par les uns et les autres, nous arrivions au ciel. Mais puisque, comme dit l’Apôtre, la vertu se perfectionne dans l’infirmité (Extra De sac. unc., c. i), et qu’il ajoute : « Lorsque je suis affligé par la maladie, je suis plus fort, » pourquoi offrons-nous un sacrifice de louanges pour la conservation du corps, sinon pour rendre grâces à Dieu, dans l’Eglise, de la santé qui nous a été donnée ou rendue ?