Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/248

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VII. Le prêtre dit ensuite : « Et ils rendent leurs vœux à toi, Dieu éternel, vivant et véritable. » On dit leurs vœux, parce qu’ils en font la promesse volontairement, parce que que nous devons volontiers et librement faire un vœu à Dieu et l’accomplir (Extra De voto, magnœ). Mais, puisque nous donnons ce qui nous appartient, et que nous rendons ce qui est à autrui, pourquoi dit-on : « ils rendent leurs vœux, » plutôt que : « ils donnent leurs vœux ? » ou bien, si l’on conserve l’expression rendent, pourquoi met-on leurs vœux, plutôt que les vœux d’autrui ? C’est avec raison que le mot vœu est appliqué à l’homme et à Dieu : à Dieu, à cause de l’autorité de sa grâce ; à l’homme, à cause du libre arbitre ; ce qui a fait dire à l’Apôtre : « Ce n’est pas moi, mais la grâce de Dieu avec moi. » Donner est le propre de l’homme ; mais rendre est l’attribut de Dieu.


CHAPITRE XXXVIII.
DE LA TROISIÈME PARTIE DU CANON.


I. Le mot Communicantes ouvre la troisième partie du canon. C’est le pape Sirice qui a ajouté au canon les paroles suivantes : « Participant à une même communion, et honorant la mémoire. » C’est avec raison que le pontife selon l’ordre de la loi portait avec lui dans le saint des saints un encensoir plein de charbons ardents, comme on l’a dit dans la préface de cette partie et que le Christ a élevé jusqu’au ciel l’encensoir de sa chair, rempli de toutes les vertus. De même, notre prêtre, qui tient la place du Christ, doit se préparer au sacrifice de l’autel en se dépouillant du péché et en se remplissant du parfum des vertus. « Participant à une même communion, et honorant la mémoire. » Communiquer est la même chose que participer, parce que nous devons nous rendre commune