Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/55

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sainte Écriture, qui est ornée richement d’un grand nombre de mystères divers. On porte ce voile étendu sur la tête du pontife, au moyen de quatre bâtons, parce que la sainte Écriture se rapporte de quatre manières au Christ ; car on peut l’exposer historiquement, allégoriquement, anagogiquement et tropologiquement, comme on l’a dit dans la préface du premier livre. C’est le fleuve qui arrosait le paradis terrestre, parce qu’elle sort, comme lui, de quatre sources ; c’est la table de Proposition, qui se dressait sur quatre pieds. On porte donc ce voile étendu sur le pontife, pour montrer que celui dont la loi et les prophètes avaient parlé est venu. Car le Christ, en commençant par Moïse et les prophètes, était l’objet de l’interprétation de toutes les Écritures, qui parlaient de lui, et c’est pourquoi il est dit ailleurs : « Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi à moi, car c’est de moi qu’il a écrit. ? »

XI. Les quatre ministres porteurs du voile sont les quatre évangélistes qui proclament la sainte Écriture et exaltent la foi. D’où vient qu’on place leurs images au haut des bâtons, et qu’on porte devant ce dais deux flambeaux et l’encens, parce que la loi et les prophètes ont, avec les psaumes, annoncé par avance l’avénement du Christ, comme le Christ même l’atteste lorsqu’il dit : « Il est nécessaire que soit accompli tout ce qui a été écrit touchant ma personne dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. » Dans les fêtes majeures (majoribus solemnitatibus), on porte sept chandeliers devant le pontife, en mémoire de ce que décrit saint Jean dans l’Apocalypse : « M’étant retourné (dit-il), je vis sept chandeliers d’or, et au milieu quelqu’un de semblable au Fils de l’Homme, vêtu d’une longue robe comme lui. » Par là on montre qu’il est arrivé Celui sur qui l’esprit de grâces aux sept formes s’est reposé, selon cette prophétie d’Isaïe : « Une tige sortira de la racine de Jessé, et la fleur de cette racine montera, et sur elle reposera l’esprit du Seigneur, etc. »

XII. Dans certaines basiliques aussi, vers le milieu du chœur,