Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/67

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comme celle du sous-diacre ou d’un autre, et non par sa propre main. Secondement, pour indiquer que la confession de bouche est insuffisante si elle n’est suivie du fruit des bonnes œuvres, que représente le peuple. Troisièmement, afin que, se voyant parer pendant la fonction la plus basse du ministère, il soit humble d’esprit. Le pontife ne met pas le manipule avant la chasuble, mais après, parce que le Christ, dont il offre le type, n’a pas recueilli les gerbes (manipulos), récompense de ses labeurs, que désigne le manipule (manipulus), avant d’avoir mené la vie du ciel que figure la chasuble, comme on l’a dit dans la troisième partie, à l’article de la Dalmatique. Le prêtre, au contraire, met le manipule avant la chasuble, parce qu’il ne peut atteindre la vie du ciel avant d’avoir joui du fruit des œuvres des saints. Le pontife, avant de monter à l’autel, reçoit le manipule, pour marquer que nous ne recevrons enfin la récompense réelle des bonnes œuvres que lorsque nous aurons paru devant le tribunal du juge éternel.

V. Le prêtre, pendant la récitation du Confiteor, et souvent pendant la célébration de la messe, joint ses mains, action qui est le symbole de la dévotion. Et, comme la dévotion est plus grande dans l’un et moindre dans l’autre, on n’a pas déterminé d’une manière certaine le nombre de fois qu’on doit joindre les mains. Les mains jointes signifient encore, de la part du prêtre, l’union et l’harmonie de tous les biens qui coulent de Dieu en lui. Et, parce que ces biens infinis peuvent procéder de Dieu de façons infinies et indéterminées, voilà pourquoi l’on n’a pas déterminé le nombre de fois que le prêtre doit joindre ses mains.

VI. Quant aux inclinaisons du prêtre pendant la célébration de la messe, elles sont restreintes à un nombre certain, d’après l’usage de quelques églises ; car, régulièrement, le prêtre s’incline huit fois profondément devant l’autel, et treize fois légèrement sur l’autel même. Les huit profondes inclinaisons devant l’autel sont pour rendre grâces au Christ des huit choses