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deux, en leur disant : « En quelque maison que vous entriez, dites : Paix à cette maison. » Et ils revinrent trouver le Christ, comme les diacres l’évêque.


CHAPITRE X.


LE CÉLÉBRANT ENCENSE L’AUTEL[1].


I. Le baiser de paix donné, l’évêque ou le prêtre, recevant l’encensoir des mains du diacre, encense l’autel consacré, parce que le Christ, qui a pris un corps par la génération des prophètes, et qui est né, selon la chair, du sang et de la race de David, embrasse l’Église dans ses prières, selon celle qu’il fait dans l’Évangile : « Père saint, c’est pour eux que je prie, et pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui doivent croire par leur parole. » Quand le diacre reprend l’encensoir pour encenser l’évêque ou le prêtre, il nous apprend, dans le sens moral, que si nous voulons offrir dignement l’encens de la prière, nous devons prendre l’encensoir de l’incarnation, car, sans la foi au Médiateur, les hommes ne peuvent plaire à Dieu. Et, selon sa promesse même, s’ils demandent quelque chose avec foi, en priant, ils le recevront. L’encensoir symbolise donc le Verbe incarné.

II. Car, de même que dans l’encensoir la partie supérieure el la partie inférieure sont unies par trois petites chaînes,

III. Ainsi dans le Christ il y a trois anneaux qui rattachent Tentre elles la divinité et l’humanité, la chair et l’ame, en unissant l’humanité à la chair, la divinité à l’ame. Il y en a qui indiquent un quatrième anneau, qui est celui de la divinité jointe à un être composé à la fois d’une ame et de chair ; d’où vient que quelques encensoirs ont quatre chaînettes. Moïse parle aussi de cet encensoir à Aaron d’une manière spéciale : « Prends l’encensoir et du feu sur l’autel, puis tu jetteras des-

  1. Voir la note 6 page 457.