Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/106

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aussi toujours besoin, comme on le dira au chapitre de Complies. Certaines églises aussi ne varient jamais l’antienne à prime, parce que, comme Dieu est immuable, puisqu’il est l’alpha et l’oméga, le principe et la fin, de là vient qu’il exige toujours de nous les prémices et les dîmes du jour ; et c’est comme pour donner à Dieu ces prémices qu’on ne varie jamais l’antienne, mais on dit toujours celle de la Trinité, à moins qu’il ne survienne quelque fête ; car alors c’est l’antienne de cette même fête que l’on dit. Cependant, dans d’autres églises on change l’antienne et l’hymne, les dimanches, les jours ouvrables et les fêtes de Dieu et des saints.

III. Après l’antienne suivent les psaumes, et, d’après la signification de l’hymne précédente, il apparaît évidemment pourquoi on commence par le psaume Deus in nomine tuo, etc., dans lequel l’Eglise prie Dieu de la délivrer des périls et des ennemis ; ensuite, d’abord contre les ennemis, elle s’arme de la ceinture de la chasteté, en disant Beati immaculati in via, « Bienheureux ceux qui sont sans tache dans le chemin ; » en second lieu, elle se revêt du casque du salut, c’est-à-dire de l’espérance, lorsqu’elle dit : Retribue servo tuo, dont nous parlerons au chapitre VI. Troisièmement, du bouclier de la foi, lorsqu’elle dit Quicumque vult salvus esse, « Quiconque veut être sauvé, » qui est le symbole de notre foi, qui est, comme on le dira bientôt, notre bouclier et notre rempart, le gage de notre victoire, contre la chair, le monde, le diable et toutes ses tentations ; d’où saint Pierre dit : « Résistez-lui en vous appuyant ferme sur la foi, etc. » Quatrièmement, elle prend le glaive de l’esprit, qui est la parole de Dieu, en disant le capitule ou la leçon qui se rapporte à la doctrine, parce qu’il faut que les bonnes œuvres, désignées par les psaumes, précèdent, et qu’après vienne la doctrine qui s’occupe des choses spirituelles et les plus intimes, d’après ces paroles : « Jésus commença à pratiquer, puis à enseigner.

IV. Il y a donc trois psaumes, c’est-à-dire Deus, in nomine