Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/111

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bonnes œuvres. Et c’est pourquoi, après les psaumes qui signifient les œuvres, on ne dit pas le capitule, qui est un encouragement et une consolation. Mais après prime on récite la leçon, comme on l’a dit dans la préface de cette partie.

VIII. On dit ensuite les prières, parce que, dans le Concile d’Adge (De cons., d. v, Convenit), il a été décrété qu’on dirait des prières ou capitules après les psaumes, à chaque heure. Or, on les dit pour trois motifs : premièrement, pour retrancher les pensées superflues ; secondement, pour obtenir miséricorde pour les brebis errantes et les ouvriers succombant sous le poids du travail ; troisièmement, pour implorer du secours contre les tentations, afin que nous puissions, dans l’oraison dominicale, invoquer notre Père avec plus de sécurité ; et on les dit ainsi : Premièrement, on récite l’oraison dominicale, dans laquelle se trouvent sept demandes, pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit, comme on le dira. Mais, parce que les mouches mourant dans un parfum gâtent sa suavité, on doit faire précéder le Kyrie eleison (Kurie elesèon).

IX. En effet, il est bon de faire précéder l’oraison dominicale de quelque prière semblable, pour repousser de l’esprit les vaines pensées, afin qu’en disant l’oraison dominicale l’ame qui s’entretient de choses invisibles ne pense qu’aux choses invisibles. Or, dans les offices divins, avant l’oraison même, on dit trois fois ou une fois Kyrie eleison ; et après, une fois ou trois fois Christe eleison, puis encore trois fois ou une fois Kyrie eleison. On dit trois fois Kyrie eleison, pour marquer les trois états de la divinité et de la majesté divine que nous célébrons en quelque sorte dans l’église ; mais on le dit une fois à cause de la seule substance de Dieu. Le premier état a existé avant l’adoption de l’humanité, quand on invoquait la Trinité sans l’union de la nature humaine, et qu’on disait : « Seigneur, » parce que Seigneur est son nom. Le second état fut après l’adoption de l’humanité, c’est-à-dire quand le Christ parut sur la terre, et que, néanmoins, ses disciples le crurent Dieu et