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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/113

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du cœur qu’à celui de la bouche, lui dit : « Pourquoi cries-tu vers moi ? » (Exode, c. xiv.) Cependant la fin de l’oraison se prononce à haute voix, pour que tous y donnent leur assentiment, et que, par le secours des prières des assistants répondant Amen, nous soyons délivrés de la tentation, parce que, comme le dit saint Augustin : « Il est impossible que la multitude ne soit pas exaucée. » On dit aussi tout haut le commencement de l’oraison, pour inviter à prier les fidèles qui assistent à l’office. Or, on dit l’oraison dominicale pour obtenir la vie spirituelle de l’ame ; c’est pour cela qu’à la fin on ajoute immédiatement : Vivet anima mea et laudabit te, « Mon ame vivra et te louera, etc., etc. » Suivent ces mots : Erravi sicut ovis quæ, par lesquels on se confesse ; car celui qui ne confesse pas ses péchés ne peut vivre en Dieu.

XI. On dit ensuite Credo in Deum, qui est le symbole de notre foi, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, et par laquelle ceux qui sont purifiés par l’oraison dominicale sont fortifiés contre tous leurs ennemis. On le dit à voix basse, excepté la fin, qui se prononce à voix haute, pour marquer que c’est par le cœur que l’on croit à la justice, mais que c’est par la bouche que se fait la confession qui opère le salut (Extra. De sacra unct.), ce dont nous avons parlé dans la quatrième partie, à l’article du Symbole. Ensuite le prêtre dit, comme en soupirant : « Et moi aussi. Seigneur, j’ai crié vers toi, etc., » selon ces paroles de David : « J’ai crié vers toi. Seigneur, du fond des abîmes. » Mais comme la louange n’est pas agréable dans la bouche du pécheur, et que Dieu a dit au pécheur : « Pourquoi racontes-tu mes justices et fais-tu passer par ta bouche les paroles de mon testament ? » (III, q. vii, § Quod instatur.), c’est pourquoi il demande pour lui la grâce de confesser Dieu, afin qu’en étant rempli il puisse dignement le louer, et il dit pour cela : « Que ma bouche soit remplie de tes louanges. » Suivent encore beaucoup de prières, par lesquelles l’Eglise supplie, implore, demande et rend grâces, d’après la