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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/117

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qu’ils ont reçu l’espérance de se relever de leurs péchés. Et remarque que la seule unité de l’Église tombe la face contre terre en adorant Dieu.

XV. Dans les jours ouvrables, nous prions parfois prosternés à terre, ce qui signifie huit choses : premièrement, l’infirmité du corps, parce que nous avons été tirés de terre ; secondement l’infirmité de l’esprit, parce que par nous-mêmes nous ne pouvons nous élever vers les choses spirituelles ; troisièmement, la honte, parce que nous ne pouvons lever les yeux vers le ciel ; quatrièmement, la prudence, parce que nous voyons l’endroit où nous nous prosternons, c’est-à-dire en quoi nous sommes affligés sur la terre ; cinquièmement, pour marquer la contrition du cœur ; sixièmement, parce qu’en adorant le Christ nous croyons qu’il est descendu sur la terre, et que sur cette même terre il s’est revêtu de notre chair ; et certains, voulant faire sur eux le signe de la croix, figurent cela en se prosternant d’abord et en touchant la terre de la main ; septièmement, parce que cet acte nous rappelle que, bien que nous ayons été créés dans un état angélique, dans le paradis, cependant nos corps sont réduits à végéter parmi les brutes, et, à cause de notre chute, notre esprit a été comme accablé sous la masse de notre corps ; huitièmement, afin que par cet acte nous confessions que nous sommes pécheurs et que nous nous attachons à des désirs terrestres. Nous roulons notre corps dans la poussière et nous abaissons notre ame sur le pavé des temples ; et cet usage nous vient d’Abraham, qui, se prosternant à terre, adora le Seigneur, et les prophètes l’imitèrent ensuite. Origène, dans l’homélie de cet évangile : « Joseph et Marie étaient dans l’admiration touchant ces choses, » etc., parle ainsi : « Les saints prophètes, quand ils contemplaient quelque chose de saint et de respectable, tombaient la face contre terre, pour se purifier plus parfaitement de leurs péchés, en laissant tomber leur corps à terre. »

XVI. Quelquefois même, dans nos oraisons particulières,