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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/128

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que les versets qui se disent à tierce, à sexte et à none, ont un neume, pour désigner que dans aucune heure nous ne pouvons exprimer une joie et une récompense éternelles. On dit quelquefois le capitule Omnia probate (Thessal., c. v.), et quelquefois celui-ci : Sicut uno in corpore multa membra habemus (Rom., c. xii), de même que dans un même corps nous avons beaucoup de membres.


CHAPITRE IX.
DES VÊPRES.


I. L’Eglise figure, à l’heure de vêpres, le premier avènement du Seigneur, qui eut lieu vers le soir du monde, c’est-à-dire dans le dernier âge ; c’est pour cela que par ses chants elle rend grâces à Dieu, d’après ces paroles de l’Apôtre : « Nous sommes ceux sur qui la fin des siècles est arrivée » (De pœn., d. iii), car c’est dans ce sens que l’on parle à la fin. En outre, c’est à l’heure de vêpres que le Christ a été détaché de la croix ; et c’est à la même heure, dans la cène, qu’il institua le sacrement de son corps et de son sang, qu’il lava les pieds de ses apôtres, et que, sous la forme d’un voyageur, il se manifesta aux disciples allant à Emmaüs, à la fraction du pain. C’est donc à juste titre que l’Eglise catholique rend grâces au Christ à cette heure. Cependant il y a un double soir du monde, comme on le dira dans la sixième partie, au chapitre de l’Epiphanie.

II. Or, comme le dit Richard, évêque de Crémone (in Mitrali), l’office du jour suivant commence à vêpres, parce que la synaxe (de sunagô, assembler) ou l’assemblée, c’est-à-dire l’heure du soir, est le premier office, suivant la coutume d’Esdras, dans le nombre de quatre (ou quartenaire), comme on l’a dit dans la préface de cette partie ; d’où l’office de vêpres reçoit son nom de l’étoile Vesper, qui paraît au commencement de la nuit. En