Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/13

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zième heures. On pourrait encore dire, et non sans raison, que sous prime on renferme deux heures, à savoir : prime d’abord, puis la seconde heure ensuite ; tierce en renferme trois, c’est-à-dire tierce même, puis la quatrième et la cinquième ; sous sexte il y en a également trois, c’est-à-dire sexte même, la septième et la huitième ; sous none deux seulement, à savoir : la neuvième et la dixième ; vêpres représentent la onzième, et complies la douzième. Mais dans les six heures du jour précitées, c’est-à-dire à prime, à tierce, à sexte, à none, à vêpres et à complies, nous louons Dieu d’une manière spéciale, et non pas dans la seconde, la quatrième, la cinquième, la septième, la huitième et la dixième heures, parce que les premières sont, sous certains rapports, privilégiées et au-dessus des autres, comme on le montrera au commencement du traité de chacune de ces heures. C’est pour cela, et avec raison, qu’on célèbre l’office divin pendant ces heures.

VI. Car le Christ fut arrêté pendant la nuit.

Le matin, il fut tourné en dérision ; à la première heure, il fut livré aux Gentils ; à la troisième, flagellé et crucifié par les clameurs des Juifs ; à la sixième, attaché à la croix ; à la neuvième, il rendit le dernier soupir ; à la onzième, il fut détaché de la croix ; à la douzième, enseveli. De même, pendant la nuit, il ravit sa proie à l’enfer ; le matin, il ressuscita ; à la première heure, il apparut à Marie ; à la troisième, il se présenta à ceux qui revenaient du sépulcre ; à la sixième, il apparut à Jacques ; à la neuvième, à Pierre ; le soir, il découvrit le sens des Ecritures aux deux disciples allant à Emmaüs, et se manifesta à eux ; à complies, il dit aux apôtres : « La paix soit avec vous, » et il mangea avec eux. Saint Bernard nous montre comment nous devons louer Dieu pendant ces heures, en disant : « Mes frères, en immolant l’hostie de louanges, joignons le sens aux paroles, l’amour au sens, l’allégresse à l’amour, la maturité à la joie, l’humilité à la maturité, la liberté à l’humilité. » En outre, les chants (psalmodiœ) conti-