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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/139

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ques du démon du midi, c’est-à-dire du démon qui se précipite sur nous. La première tentation est légère et cachée, la seconde est légère et évidente, la troisième est grave et cachée, la quatrième est grave et évidente. Dans le cinquième psaume, Ecce nunc henedicite Dominum, l’Eglise bénit Dieu qui l’a délivrée des tentations nocturnes, en cet endroit : in noctibus extollite manus vestras in sancta et benedicite Dominum, « élevez vos mains durant les nuits vers le sanctuaire, et bénissez le Seigneur. » Or, saint Augustin dit, touchant ce psaume : « La nuit est le temps de la tristesse, et le jour le temps de la joie ; par la nuit on entend donc l’adversité, par le jour la prospérité. » On doit bénir Dieu dans l’adversité comme dans la prospérité, à l’exemple de Job, qui, après la perte de ses fils et de tous ses biens, disait : « Dieu me les a donnés, Dieu me les a ôtés, etc., que le nom du Seigneur soit béni. » C’est de là que l’on dit : Benedicite Dominum, « Bénissez le Seigneur. »

V. Mais on demande pourquoi on ne dit que six versets de ce psaume : In te, Domine, speravi, non confundar in æternum. « Seigneur, j’ai espéré en toi, je ne serai jamais confondu. » On répond à cela que c’est parce que le Seigneur, en prononçant ce sixième verset : In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum, « Seigneur, je remets mon ame entre tes mains, » mourut selon la chair, au sixième âge du monde, et le sixième jour, comme on le dira bientôt ; c’est donc avec raison qu’on ne dit à complies que six versets de ce psaume, pour que dans ce sixième âge où le Seigneur nous a rachetés, comme l’indique la fin du dernier verset : redemisti me, Deus veritatis, « tu m’as racheté. Dieu de vérité, » nous imitions son sommeil, afin que les membres reposent et que le cœur veille. Ainsi la chair du Christ reposa dans le sépulcre pendant que sa divinité veillait.

VI. Il faut remarquer que dans certaines églises, aussitôt après les psaumes on dit un hymne, peut-être par la raison que, par les bonnes œuvres, on arrive à la joie du ciel sans