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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/148

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V. La quatrième est celle du pèlerinage. Elle s’étend depuis le jour de l’ascension jusqu’au jour du jugement, où aura lieu la consommation des siècles. Ce temps est tout resplendissant de lumière, parce que, par la miséricorde de Dieu, les mystères divins ont été révélés ; toutefois, elle renferme quelque obscurité produite par notre négligence, et s’accorde ainsi avec l’automne, qui renferme beaucoup plus de lumière que d’obscurité. Dans la première époque, la sève de la foi, la fleur de l’espérance et le fruit de la charité ont été desséchés par le froid et l’hiver de l’infidélité. Dans la seconde, la vigne du Seigneur a repris, en quelque sorte, sa sève, et a commencé à fleurir. Dans la troisième, pleine de verdeur et couverte de fleurs, elle a porté les fruits les plus abondants. Dans la quatrième, les feuilles de la parole venant à tomber, elle a commencé à se flétrir ; puis le temps de la déviation, appelé temps de la coulpe et de la peine, est revenu. Cette déviation, cet écart de l’homme, l’expose à la coulpe, et la coulpe le soumet à la peine ; c’est pour cela que le Seigneur dit : « Penses-tu, lorsque le Fils de l’homme viendra, qu’il trouvera la foi sur la terre ? » Le temps de la rénovation est appelé temps de doctrine et de prophétie, à cause du décalogue par où le Seigneur a instruit le genre humain ; le temps de la réconciliation est appelé temps de liberté, de grâce et d’allégresse ; le temps du pèlerinage, temps de deuil, de peine ou de travail et de pénitence : c’est nous qui en sommes la cause, par nos écarts et notre négligence. Le premier fut le temps du désespoir ; dans le second, l’homme commença à respirer ; le troisième est le temps de la délivrance ; le quatrième, le temps de l’exercice. Chaque année l’Église représente ces quatre temps ; ou bien ces quatre époques désignent les divers états de l’Église.

VI. L’Église représente le temps d’hiver et de déviation, où la mort a régné, depuis la Septuagésime jusqu’à Pâques, rappelant à notre souvenir la chute et la punition de nos premiers parents après leur désobéissance ; c’est pourquoi les chants de