Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II. La première est une époque de dégénérescence dans le genre humain. Elle s’étend depuis Adam jusqu’à Moïse. À cette époque, les hommes abandonnent le culte de Dieu, qui est la vraie lumière ; ils deviennent idolâtres, ils ne conservent plus l’ombre de la lumière de la vraie doctrine, et dès-lors, devenus des membres inutiles, il n’en est plus un seul qui fasse le bien. Alors l’homme abandonne son Créateur, et, s’adressant à une pierre brute, il lui dit : Tu es mon dieu. Ce temps d’ignorance et d’aveuglement s’accorde bien avec l’hiver, où règne l’obscurité.

III. La seconde saison est celle du rappel ou de la rénovation. Elle s’étend depuis Moïse jusqu’à la nativité du Christ. À cette époque, les hommes sont instruits, par la loi et les prophètes, de l’avénement du Christ, de la rémission des péchés et de l’amour que l’on doit à un seul Dieu. Alors le Seigneur dit à Israël : « Ecoute, Israël, tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul ; » et l’homme connut alors ses devoirs envers lui-même, envers Dieu, envers le prochain. Dieu, dans la suite et pour la même raison, suscita les prophètes, afin que leur prédication fît revenir de plus en plus l’homme de ses erreurs. Cette époque coïncide avec le printemps, qui possède quelque lumière mêlée de beaucoup d’obscurité.

IV. La troisième époque est celle du retour ou de la réconciliation et de la Visitation. Elle s’étend depuis la naissance du Christ jusqu’à son ascension, où les hommes reçurent la grâce et la prédication de l’Evangile. C’est de cette époque qu’il est écrit : « Voilà maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. » Ce temps est celui de la grâce, parce qu’alors l’Orient, descendu de ses splendeurs, nous a visités. C’est dans ce temps que le Seigneur, qui est le soleil de justice, a visité le monde par sa présence, et l’a suffisamment éclairé par sa propre doctrine. Ce temps s’accorde avec l’été, où règne la clarté.