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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/157

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sont appelés de Dieu reçoivent l’héritage éternel qu’il leur a promis » (Extra De cel. mis. cum Marthœ, § Cœterum). Or, l’Écriture qui contient ces promesses s’appelle Testament ; c’est pourquoi le Nouveau-Testament s’appelle Écriture du Nouveau-Testament, et l’Ancien-Testament Écriture de l’Ancien-Testament (De consec, d. iv, Sicut in sacra, in princ.). Et, par ces expressions, on imite pour ainsi dire ce qui se pratique chez les hommes ; car, de même que celui qui fait un testament institue un héritier, fait un écrit signé de sa main, appelle des témoins et déclare les volontés qu’il laisse à remplir à son héritier ; ainsi Dieu le Père, voulant instituer les Israélites ses héritiers dans la terre promise, fit un écrit signé de sa main, c’est-à-dire donna la loi ; il appela des témoins, c’est-à-dire Moïse et Aaron, et déclara à ses héritiers les charges qu’ils avaient à remplir, et voilà l’Ancien-Testament ; mais comme ce testament ne renfermait que des promesses transitoires et temporelles (Extra De celeb. mis., § Cœterum), c’est pourquoi le Christ voulant faire les chrétiens, c’est-à-dire les fidèles, héritiers de l’éternel héritage, fonda par conséquent le Nouveau-Testament ou l’Évangile ; il appela des témoins, c’est-à-dire les apôtres, leur déclara les conditions qu’ils avaient à remplir, et enfin il consacra son testament par sa propre mort. En outre, on entend encore par testament (testamentum) le témoignage, l’attestation de l’ame (testatio mentis) par laquelle tout homme atteste, déclare de vive voix ce qu’il a conçu dans le secret de son cœur, témoignage qu’il fortifie encore au moyen de l’écriture (XIV, q. ii, § Sit illud). Et c’est encore de cette similitude que l’Écriture ancienne s’appelle Testament.

XXI. Cette première Écriture s’appelle Ancien-Testament : premièrement, parce qu’elle promettait des biens anciens, c’est-à-dire terrestres et qui convenaient au vieil homme, en disant : « Si tu fais ceci et cela, tu mangeras les biens de la terre ; » puis encore : « Je vous donnerai une terre où coulent le lait et le miel, » et autre chose de cette nature. C’est pourquoi ce