Aller au contenu

Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

culière de chacun d’eux ; comme aussi le motif de joie dont nous avons parlé ci-dessus a existé pour tous les saints de l’un et l’autre Testaments, c’est pourquoi il convient, dans le temps de l’avènement du Seigneur, de faire mémoire générale et commune de tous les saints ; et, pour cette commémoration générale de tous les saints, on dit chaque jour l’antienne Ecce Dominus veniet et omnes sancti ejus cum eo, et erit lux magna in die illa, « Voici que le Seigneur viendra et tous ses saints avec lui, et en ce jour brillera une grande lumière ; » ce qui se rapporte au quatrième avènement, où apparaîtra la gloire des saints. Avec cette antienne on dit encore cette oraison : Conscientias nostras, Domine, visitando purifica, « Seigneur, visite et purifie nos consciences, » que l’on fait concorder avec l’antienne, et dans laquelle on fait en général mémoire de tous les saints, à ces mots : ut veniens cum omnibus sanctis, ce qui se rapporte au quatrième avènement, c’est-à-dire où le Seigneur apparaîtra dans sa majesté. Cependant, dans beaucoup d’endroits on supprime ces paroles : cum omnibus sanctis, et alors l’oraison a trait au deuxième avènement, c’est-à-dire à l’avènement du Christ dans nos âmes. On ne fait pas non plus mémoire de la croix, comme dans les autres temps, afin que le Seigneur ne semble pas avoir souffert avant d’être né, et, de plus, afin de ne pas aller contre ce précepte de l’Exode : « Tu ne feras pas cuire le chevreau dans le lait de sa mère, » c’est-à-dire « Tu ne crucifieras pas le Christ tendre enfant et encore à la mamelle. » C’est contrairement à ce précepte que les Juifs se comportèrent en crucifiant le Christ le même jour qu’il fut conçu, c’est-à-dire le vendredi, comme certains l’assurent.

VIII. Or, il faut remarquer que, dans le temps de l’Avent, toutes les antiennes du dimanche, à matines et à laudes, se terminent par Alleluia, pour marquer la joie que nous éprouvons de la certitude que nous avons de l’arrivée du Sauveur, afin que ce soit comme une prédiction que l’on fait à l’office du matin, et pour en marquer notre allégresse et notre joie à