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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/171

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vigile de Noël, comme on l’a dit. Il est évident que la vigile de Noël appartient au temps de la joie, d’après la disposition ou l’ordonnance de saint Grégoire, qui tire de l’Evangile les dernières antiennes de l’Avent, c’est-à-dire Completi sunt dies, « Les jours sont accomplis ; » Et ecce completa sunt omnia, « Et voilà que tout est accompli. » Quand donc la Nativité tombe un dimanche, on célèbre les quatre-temps l’avant-dernière semaine. Si la Nativité arrive le lundi ou un des autres jours de la semaine jusqu’au dimanche, on célébrera la vigile après le vingt-et-unième jour ; si la fête coïncide avec un lundi, on dira le dimanche l’office de la vigile. Comme elle n’a pas d’office propre, alors on chantera Alleluia, à cause du dimanche ; mais on jeûnera le samedi précédent, tant à cause de la vigile de Noël qu’à cause du mercredi des Cendres. Nous en parlerons encore au chapitre des Jeûnes.

XI. On ne doit pas aussi ignorer que, bien qu’au commencement, ou le premier dimanche de l’Avent, on chante l’introït Ad te levavi animam meam, Deus, « J’ai élevé mon ame vers toi, ô mon Dieu ! » cependant, si l’on y fait une sérieuse attention, on verra que le dimanche précédent est, à quelques égards, une préparation à l’Avent, comme l’indique l’épître que l’on y lit, suivant quelques-uns : Ecce dies veniunt, dicit Dominus, « Voici que les jours arrivent, dit le Seigneur ; » Et suscitabo David germen justum, etc., « Et je susciterai à David un rejeton juste. » Il en est de même de la fin de l’Évangile du même jour : Abiit Jesus trans mare Tiberiadis : « Jésus s’en alla par-delà la mer de Tibériade (Évangile de saint Jean, c. ii). Il insinue la même chose en disant : « Voici véritablement le prophète qui doit venir dans le monde pour racheter le peuple, etc. » En effet, il est assez convenable de commencer le dimanche précédent, parce que celui qui désespère ne pourrait respirer s’il ne recevait précédemment la promesse d’une vraie délivrance. En entendant cette promesse, il respire enfin et s’écrie : Ad te levavi animam meam, Deus, etc., « J’ai élevé