Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/174

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rejettent loin d’eux tous les biens passagers de cette vie ; qui, dans le dénûment, suivent le Christ dénué de tout, et qui sont encouragés par les quatre évangiles à s’élever à une perfection plus grande. Nous voyons qu’à ces derniers se rapporte le nombre quatre, d’après un autre évangile, où on lit que quatre mille hommes, élevés par la perfection évangélique, sont rassasiés avec sept pains, c’est-à-dire instruits et remplis par la grâce des sept dons du Saint-Esprit. C’est cette distinction que Dieu figurait, quand il ordonna à Moïse de placer sept colonnes à l’entrée du tabernacle, une devant l’oracle, et quatre devant le saint des saints, comme on le lit dans l’Exode (chapitres xxvi et xxxii). Les cinq colonnes placées extérieurement représentent les hommes du siècle, qui s’occupent surtout des affaires extérieures de la vie. Les quatre colonnes placées devant le saint des saints désignent les hommes spirituels, qui, placés comme à l’intérieur, se dévouent plus parfaitement au Seigneur. La colonne placée devant le tabernacle désigne l’unité de la foi, à laquelle sont attachés les uns et les autres. C’est pour cette raison que les clercs séculiers chantent cinq psaumes à l’office du soir, tandis que les moines et les religieux n’en chantent que quatre, en quoi ils désignent une plus grande perfection. Car ce qui est carré reste solide et toujours le même dans toutes ses parties ; de même l’homme parfait, en tout lieu et en tout temps, est immuable et toujours le même.


CHAPITRE III.
DU PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT DU SEIGNEUR.


I. Le premier dimanche de l’Avent, qui est le quatrième si l’on prend Noël pour point de départ, et auquel commence l’office de l’Avent, d’après quelques-uns, se rapporte aux