Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/18

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qui avaient assisté à ce concile, et qui déjà étaient partis depuis trois jours. Quand le concile fut de nouveau réuni, tous les Pères furent d’avis unanime qu’on plaçât le Missel ambrosien et le Missel grégorien, munis du sceau de plusieurs évêques, sur l’autel de l’apôtre saint Pierre, et qu’on fermât les portes de l’église, et ils devaient eux-mêmes passer toute la nuit en prières, pour que le Seigneur indiquât par quelque signe lequel des deux Missels devrait être conservé par l’Eglise. Tout fut fait comme il était convenu. Or, le matin, étant entrés dans l’église, ils trouvèrent les deux Missels ouverts par le milieu sur l’autel, ou, comme d’autres l’assurent, ils trouvèrent le Missel grégorien entièrement détaché et les feuilles dispersées çà et là, et le Missel ambrosien seulement ouvert à l’endroit où il avait été placé. Et, par ce signe d’en haut, ils apprirent que l’office grégorien devait être dispersé dans l’univers, tandis que l’office ambrosien ne devait être observé que dans l’église de Milan ; aussi y est-il encore conservé jusqu’à ce jour. Mais ce fut surtout du temps de Charlemagne que l’office ambrosien tomba en désuétude, et que l’office grégorien se propagea, grâce à l’autorité impériale[1]. Or, saint Ambroise suivit en beaucoup de points le rit des Grecs, comme on le dira plus bas lorsqu’on traitera des hymnes.

VI. Or, pour chasser les mouches, sujettes à la mort ; pour assérénir l’ame par la prière, afin de converser dignement avec Dieu, et de peur que si l’on ne prie pas de cœur le Seigneur ne s’irrite dans sa fureur, afin qu’il nous prenne en pitié, par une louable coutume qui a été introduite dans l’Eglise, le prêtre, avant le commencement des heures canoniques et à la fin de l’oraison dominicale, avant les heures de la bienheureuse Marie et à la fin, récite à voix basse l’Ave Maria, etc. ; d’où il a été statué dans le Concile de Gironne (De consec., d. v) que toujours, et après chaque heure en particulier, on

  1. Voyez, sur la liturgie ambrosienne, le P. Lebrun, 1. c. sup., t. 2, p. 182-184.